The River
06 novembre 2020
Critique par Émilie Morin
Quand une personne me dit qu’elle n’aime pas lire, ma réponse est toujours la même: «Tu n’as simplement pas trouvé le bon livre…» Eh bien, voilà un livre qui saura capter l’attention de plus d’un.e mordu.e de plein air!
Deux collégiens, Jack and Wynn, partent en expédition de canoë-camping dans le nord du Canada. Souhaitant vivre l’expérience la plus authentique possible, ils s’aventurent sur une rivière à peine cartographiée et renoncent à emporter un téléphone satellite. À peine arrivés, ils se rendent compte qu’un gigantesque feu de forêt se dirige droit sur eux: c’est une course contre la montre qui commence. L’incendie, toutefois, n’est pas une menace solitaire: Jack et Wynn remarquent un homme et une femme qui se disputent violemment sur les berges de la rivière; quelques heures plus tard, ils aperçoivent l’homme à bord de son canoë, seul…
Ce livre était très différent de ce que je m’étais imaginé au départ! Peter Heller est un amoureux de la nature, kayakiste d’expérience, et ça se reflète dans son écriture. Les descriptions sont soignées, extrêmement précises, ne laissant pas beaucoup de place à l’imagination, puisque l’environnement est décrit sans ambigüité. Ces descriptions exhaustives ne signifient toutefois pas que l’écriture manque de poésie, bien au contraire! Les passages descriptifs de The River sont pratiquement lyriques, et nous font sentir tout l’amour que Peter Heller porte à la nature. Le tout est équilibré par les détails pointilleux qui alimentent les descriptions d’objets ou de techniques de survie, apportant un aspect plus pragmatique à l’écriture.
Idéalement, pour être réceptif à la mise en scène d’une telle passion, il faut la partager! Si je n’ai pas été complètement charmée par ce livre, c’est simplement que je m’attendais plus à un thriller qu’à un récit de survie. Je me permets toutefois de souligner le manque de complexité des deux protagonistes, qui peinent à survivre hors des stéréotypes du loup solitaire. Le gros point négatif du roman, toutefois, est la fin: après quelque 200 pages d’écriture soignée au rythme plutôt lent, Heller a semblé manquer de souffle pour la finale, qui semble inachevée, voire (à mon humble avis) invraisemblable. Malgré ce dernier détail un peu crève-coeur, The River reste un livre facilement appréciable, et je suis convaincue que nombre de lecteurs et lectrices embarqueront volontiers dans l’aventure.
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