Les marins ne savent pas nager

14 octobre 2022

Critique par Patricia Rainville

Les marins ne savent pas nager, c’est un roman-fleuve. Que dis-je, c’est un roman-océan ! Et Danaé, c’est l’héroïne de cette fresque marine, qu’on découvre toute petite et qu’on apprend à connaître au fil des pages – il y en a 728 –, mais aussi au fil des années.

Une épopée rythmée par les courants et les marées.

Les marins ne savent pas nager se construit autour de cette fillette qui deviendra grande, et qui possède un don qui en fait sa curiosité et son unicité. Elle sait nager. Cette petite orpheline est la sirène de l’île d’Ys, une terre imaginaire perdue dans l’Atlantique qui s’est créée dans la tête de Dominique Scali.

Premièrement, on ne peut que saluer l’imagination débordante de l’autrice ainsi que son sens du détail et de la précision à couper au couteau. Vraiment, on dirait que les Issois existent depuis toujours.

Le lecteur a même accès, au tout début du livre, à une carte de l’île d’Ys et à la ligne du temps des événements qui ont marqué son histoire. Je dois dire que je m’y suis référée à plus d’une reprise, question de savoir où se trouvaient la baie de Partance et le cap Nordant, et de me situer dans le temps lorsqu’on parlait du Massacre des premiers hommes ou de la guerre de Reprise.

Saluons aussi la maîtrise du langage marin et les dialogues aux effluves salins.

Sans le vouloir, je me suis imaginé la cité un peu comme le Port-Réal de Trône de fer. Je ne sais pas pourquoi, sans doute parce qu’il s’agit de deux univers totalement inventés et mystérieux. Mais la comparaison s’arrête là.

Il y a d’un côté les citoyens de la cité d’Ys; de l’autre, les sans-miroirs, ces riverains dont certains aimeraient tant être faits citoyens. Le lecteur passera d’un côté à l’autre de cette muraille avec Danaé et les différents «princes» qui croiseront sa route.

Si je suis facilement charmée par tous les récits qui se dessinent près d’un cours d’eau, et particulièrement en mer, j’ai tout de même eu un peu de difficulté à m’imprégner de l’histoire. Au début. Disons que ça s’est fait graduellement. Mais une fois que je me suis sentie transporter dans cet univers marin rempli de vent, de vagues et de varech, j’ai eu bien de la difficulté à arrêter ma lecture.

Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, plonger dans l’univers des Marins ne savent pas nager, c’est se laisser emporter par les flots de cette singulière et fascinante histoire.

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