Mission: tuer Hitler
29 avril 2021
Critique par Micheline Poulin

Quand Matylda, jeune Polonaise juive, réalise que ses parents sont faits prisonniers par les Allemands, elle n’écoute que son coeur et sort de sa cachette. Elle ne veut pas être séparée des siens. C’est l’enfer d’Auschwitz qui attend la famille Jackowski. Heureusement, sa soeur jumelle, Kataryna, a épousé un Allemand et est en sécurité à Berlin, où il saura la protéger.
À Auschwitz, Matylda est séparée de ses parents, qu’elle ne reverra plus. Dès lors, c’est la descente aux enfers qui fera naître la vengeance dans son coeur meurtri, dans son corps brisé et marqué comme si elle était du bétail. Un unique but : tuer Hitler.
Quand Matylda réussit à s’évader, la première étape est de faire disparaître absolument un nombre haï sur son avant-bras: 101168. Ensuite, cette battante suivra son plan…
J’ai tout aimé du roman de Julie Nadeau. D’ailleurs, j’avais adoré le premier livre de l’auteure, «Je t’ai menti parce que…», une uchronie autour des événements du 11 septembre et des tours jumelles. «Mission: tuer Hitler» m’a cette fois entraînée dans les camps de concentration, dans une Pologne à feu et à sang, dans une Berlin qui s’effondre. J’aime beaucoup lire sur cette période encore récente où la folie d’un homme a entraîné le chaos et le génocide de la majorité des Juifs d’Europe. Plusieurs événements historiques appuient et renforcent avec brio l’intrigue originale, addictive et remplie de rebondissements. La finale est touchante, et j’ai appris avec bonheur qu’il y aura une suite.
Les thèmes exploités sont ceux de la famille, de l’amitié, de la liberté, de l’amour, de la politique et du racisme. La sensibilité de l’auteure a su m’émouvoir alors qu’elle aborde tous les sujets de cette période historique avec humanité. Les images sont fortes.
Je félicite la recherche de l’auteure sur la Deuxième Guerre mondiale.
La plume de Julie Nadeau conjugue la beauté et la fluidité. Son vocabulaire est précis et facilement compréhensible. L’emploi des descriptions, des dialogues et des actions est bien dosé.
Le personnage de Matylda m’a conquise dès le début. Cette battante, guerrière, ne baisse pas la tête et ne courbe pas l’échine. Elle est à la fois douce et forte, très résiliente. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage d’Ingrid, une Allemande qui croise sa route.
Le format de l’oeuvre, la couverture, les chapitres courts et plusieurs images insérées à travers le texte font de cette lecture un pur plaisir.
De la première à la dernière page, j’ai adoré cette incursion dans un conflit qui a séparé le monde, où la lâcheté des hommes, la haine, la cruauté, l’intolérance, les camps de concentration et la perte d’humanité côtoient la générosité, malgré la faim; la force, même chez le plus fragile; l’amour filial, malgré la race aryenne; la trahison, malgré l’amour; et les voies implacables du destin.
Je recommande tous les romans de cette auteure de talent et douée d’une belle sensibilité. Julie Nadeau ne tombe jamais dans le romantisme superflu et utilise toujours le ton juste.
Mission: tuer Hitler est une magnifique découverte que je recommande.
Quelques citations:
«On ne peut pas guérir d’avoir vécu dans les camps. Jamais. C’est comme si j’étais déjà morte.»
«À quoi bon espérer et croire en un futur, lorsqu’on n’a plus de raison de vivre?»
«Est-ce que les oiseaux se tuent entre eux?»
Quatrième de couverture :
«POLOGNE 1942. Hitler et ses troupes menacent d’envahir le continent en entier. Que serait-il arrivé si une jeune JUIVE avait pu S’INFILTRER dans la garde rapprochée du Führer? Du confort de la Pologne d’avant-guerre à la terreur des camps d’Auschwitz, Matylda se retrouve contre son gré à parcourir l’Europe dans la plus dangereuse des chasses à l’homme. Discrète et sans histoire, la jeune Polonaise troquera-t-elle sa vie pour devenir une tueuse de sang-froid? Cette guerre lui a volé non seulement sa famille, mais aussi le seul homme qu’elle s’est permis d’aimer. Rien n’est plus dangereux que celui qui a perdu toute raison de vivre. Et si tout ne fonctionnait pas comme elle l’avait prévu… Et si elle devait prendre la plus terrible décision de sa vie… Jusqu’où son plan machiavélique la mènera-t-elle? Ce thriller historique vous transportera dans l’univers unique et déchirant de la Seconde Guerre mondiale. Ce roman contient des passages qui peuvent choquer. Cœurs sensibles s’abstenir. Afin de créer un univers reflétant le plus possible la réalité, je suis restée fidèle aux dates. Cependant, il est important de mentionner que ce n’est qu’une fiction basée sur les événements réels de la Seconde Guerre mondiale. Ce roman est une uchronie et non une apologie. Attention de ne pas confondre fiction et réalité, car à plusieurs reprises vous vous direz sans doute ”Et si c’était vrai?”»