L’évasion d’Arthur ou la commune d’Hochelaga
31 octobre 2022
Critique par Julien Renaud

«Arthur se sauve et se réfugie dans une école désaffectée, où il tombe sur Choukri, alias Barbe bleue, dandy schizophrène et premier citoyen de la commune d’Hochelaga. Là vivent du monde qui veulent changer le monde. […] des enfants, des poqués, des anars, des malades.»
L’évasion d’Arthur ou la commune d’Hochelaga, c’est mon plus grand coup de coeur, et pas seulement de 2020! J’oserais qualifier ce roman de déroutant, en raison de sa modernité accouchée et de sa lucidité extrême. Tout y est original; pourtant, on a l’impression d’être dans la vie de tous les jours, avec une dose de fiction qui demeure tangible, comme si elle existait sans exister. C’est un peu un roman de réalité augmentée, si je peux reprendre ce terme tout sauf littéraire. Autant les personnages, les lieux que les aventures, réelles ou rêvées, semblent à la fois enracinés et volatiles.
Rarement, un livre a continué de m’habiter autant après sa lecture. Mon esprit me surprend encore à me rappeler cette oeuvre de Simon Leduc, quelques mois après l’avoir appréciée une première fois. Ça me trotte dans la tête!
Le thème de la révolution et de l’éclatement d’une vie trop régulée est venu me chercher. Le combat d’anarchie des personnages est devenu le mien, et notre partenariat s’amplifiait de page en page. Tout ça, avec une dose de folie savoureuse. Les péripéties sont aussi drôles que dramatiques, et le lecteur avance, à tâtons, sérieux et souriant. On ne sait pas où l’on va, mais on sait très bien qu’on veut suivre Simon Leduc jusqu’au bout de ses péripéties, qui n’ont pas d’allure.
Une Guerre des tuques trash.
Seul point négatif: la fin m’a laissé un peu irrésolu. Mais c’est 100% cohérent avec le roman. Comme lecteur, j’avais accepté l’évasion, mais j’espérais une fin terre-à-terre, pour sortir de ce récit plus facilement. Finalement, je pense que je l’aime bien, la fin! Je compte bien rester dans ce roman quelque temps encore!
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