La rédaction des commentaires des jurys a été réalisée par Sandra F. Brassard.

Catégorie Récit, contes et nouvelles

 

Journal d’un bibliothécaire de survie

La Peuplade

Dès les premières pages de Journal d’un bibliothécaire de survie, le lecteur a l’impression d’être du voyage, de se déplacer sur le territoire avec l’auteur qui parcourt le Québec et ses îles pour installer ses bibliothèques. L’œuvre, portée par une écriture formidable et un projet plus grand que nature, repose sur un très bel assemblage de poésie, de prose et de notions d’histoire. Le tout s’avère harmonieux, fluide, et la qualité du texte se révèle hors du commun. Offrant un rapprochement intéressant entre la culture québécoise et la culture japonaise, le récit propose un heureux mariage d’éléments historiques, de données sur le Japon et de conseils sur la création poétique. Les haïkus, particulièrement, sont riches, tout en finesse et en sensibilité. Véritable engagement littéraire, ce livre de Charles Sagalane aborde le processus d’écriture, l’inspiration et l’influence grâce à un échafaudage conceptuel et culturel dans le temps et l’espace.

© Sophie Gagnon-Bergeron

Charles Sagalane

Artiste et poète « indisciplinaire », Charles Sagalane a entrepris de faire de sa vie une oeuvre unique, prenant les livres pour point de départ d’aventures humaines. Depuis 2013, il fait vivre une installation géopoétique, la Bibliothèque de survie, qui accueille lectrices et lecteurs en territoire – des îles du Lac St-Jean jusqu’aux quatre coins du Canada francophone et même par-delà. Journal d’un bibliothécaire de survie est son septième livre à La Peuplade.


Catégorie Poésie / Théâtre

 

Nous le lac

Le Noroît

Nous le lac d’Emmanuelle Tremblay déroute le lecteur qui se sent d’abord comme en terre étrangère, à la fois dépassé et fasciné par les codes d’une culture qui lui échappent à moitié. Mais il y reste, ou s’il part, il revient, captivé par la beauté d’une langue sonore, enveloppante et rythmée, aux images intrigantes (le lac, les miroirs, les nœuds, les cordes et les écailles), dont les méandres recèlent des vérités insoupçonnées. Un monde se révèle alors, se précisant à chaque lecture, conduisant graduellement à un véritable réapprovisionnement du réel. Par bribes, fragments, lambeaux, on comprend la difficulté d’être et de devenir lorsqu’on habite un corps de femme dans une société qui nous renvoie sans cesse une image déformée de nous-même. La nostalgie des possibles, de ce qu’on a été et de ce qu’on aurait pu être, hante ce recueil finement construit où la poésie déploie, avec une ampleur et une délicatesse sans pareil, son écheveau essentiel.

© Patrick Lemay

Emmanuelle Tremblay

Originaire du Saguenay, Emmanuelle Tremblay a publié un premier recueil au Noroit : Mesurer les combles (2015). Elle y a de plus traduit Pare-chocs : essais d’autodéfense poétique (2020), un ouvrage du poète mexicain Pedro Serrano. Troisième lauréate du Prix de poésie Geneviève-Amyot 2020, elle développe aussi une œuvre romanesque, en parallèle de sa démarche poétique. En 2013, elle a fait paraître Je suis un thriller sentimental (Boréal) et, en 2016, Comme des sauvages (Leméac).

 

 

Musique

La Peuplade

Dans ce recueil tout en images, la poésie anarchique émerge comme une lumière crue braquée sur les éclats d’une adolescence punk criblée de manques et de désirs. L’efficacité de la langue claire et directe évoque ce qui est, sans chercher à masquer ou à sublimer quoi que ce soit. La banalité d’un quotidien nourri de brèves fulgurances se dévoile en flashs photographiques, instantanés du réel, témoignant de la grande sensibilité d’un regard à la fois mélancolique et transgressif. Le besoin d’aimer, de se relier, transparaît partout, jusque dans la multiplication des référents undergrounds et féministes. La musique, surtout, comme fondement d’un fragile rapport aux autres, donne accès aux souvenirs, aux visions d’un passé qui voudrait encore pouvoir se projeter dans l’avenir. La voix dissonante de Stéfanie Tremblay se calque sur cette jeunesse no future qu’elle cherche à raconter : crue, dérangeante, mais profondément humaine.

© Patrick Simard

Stéfanie Tremblay

Stéfanie Tremblay est artiste visuelle et autrice. Depuis 2005, elle fait de sa vie une longue performance documentée. Elle nourrit un univers visuel intime et décalé, privilégiant une esthétique minimale, obsédée par le punk, les fluides du corps, la mort et l’hygiène.


Catégorie Roman

 

Territoire de trappe 

Triptyque

Western du nord où la loi du plus fort domine, les règlements de compte ne se font pas à la légère dans Territoire de trappe. Des représailles mortelles cadencent ce roman du néo-terroir où nul ne se range du bon côté : le curé, le maire, le médecin et les trappeurs s’éloignent du tableau idéalisé des pays d’en haut. Même le territoire et le climat y paraissent abjects. Dans cet univers traditionnel inquiétant, l’omerta autour des agressions sexuelles se paie chèrement : une punition sévère est infligée aux coupables, aux hypocrites et aux lâches. Cette vendetta aux extravagantes péripéties n’épargne aucun personnage : ils y laissent soit leur vie, leur morale, leur innocence ou leur quiétude. Malgré le malaise ambiant, les auteurs réussissent à insuffler une touche d’ironie et une certaine légèreté à cette épopée sanglante. Le style déjanté, la démesure des situations, les descriptions désopilantes, les dialogues et la langue populaire parfaitement maîtrisés portent cette œuvre au rang de nouveau classique québécois.

© Patrick Simard

Sébastien Gagnon et Michel Lemieux

Sébastien Gagnon est né en 1976. Il a publié des textes en revues (Biscuit chinois, La Bonante, Le Sabord) et a reçu des distinctions littéraires, dont le Prix Damase-Potvin. Il a publié un premier roman pour la jeunesse, Je ne suis pas une outarde, chez Bayard, en 2021.

Michel Lemieux est né en 1984. Il est scénariste, fanatique de cinéma et de théâtre. Il a publié une nouvelle dans Les rêves de Cthulhu (Anima Studio Productions, 2021), une anthologie sur H. P. Lovecraft.

Ils habitent tous deux à Dolbeau-Mistassini. Territoire de trappe est leur premier projet mené en commun.

 

 

Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok

La Mèche

Avant même d’avoir lu une ligne, le titre déroutant donne le ton à cette autofiction désarmante. Mené à fond de train comme une charge affirmant le droit d’exister, ce roman rempli d’épisodes sur l’enfance et l’adolescence de l’autrice relate les abus qui l’ont marquée, la peur de l’abandon, la sexualité compulsive, la recherche maladroite d’amour et la maladie mentale. Le flot verbal de la narratrice interpelle le lecteur sans qu’il puisse reprendre son souffle. Impudique et intime, elle s’exprime avec une absence totale de filtre. Brutalement honnête, elle dit la honte, celle des victimes. Si le contenu de son récit choque, elle ne s’apitoie pas sur elle-même et adopte une attitude de battante. Sa plume incisive oscille entre le grotesque et le sublime. Elle s’insurge face aux violences faites aux femmes et critique la société misogyne. Terriblement dure, mais lumineuse, sa prise de parole essentielle s’inscrit en directe filiation des voix féminines fortes qui osent s’afficher dans toute leur vulnérabilité et leur vérité.

© Chantale Lecours

Michelle Lapierre-Dallaire 

Michelle Lapierre-Dallaire est née au Lac-St-Jean en 1993. Enfant, ses sandwiches préférées étaient celles au pain blanc Gadoua, aux tranches de fromage orange Kraft et à la Miracle Whip. Entre St-Félicien et Gatineau, elle est déménagée vingt-deux fois. Elle possède un enthousiasme démesuré pour les choses belles, qu’elles soient simples ou dangereuses. Michelle peint, dessine, rit beaucoup et se trompe souvent. À cinq ans, elle souhaitait être une princesse-ballerine-sirène, puis elle a finalement changé d’idée pour autrice. Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok est son premier roman.

 

 

Tableau final de l’amour 

Le Peuplade

Intense dès le départ, Tableau final de l’amour s’inspire d’épisodes romancés de la vie du peintre Francis Bacon pour sillonner les frontières d’une relation complexe et tourmentée entre deux hommes, mais aussi entre un artiste et son œuvre. Le roman alterne entre la vie publique et privée du personnage, le documentaire et la fiction, l’érotisme et la brutalité. Le talent de Larry Tremblay consiste à reproduire cette tension permanente entre création et destruction qui traduit l’ambiguïté de l’art, de la beauté, du désir et de l’amour. Tout est rapporté de façon brute, frontale. Les fantasmes sont souvent liés à la violence : difficile de les distinguer. Le génie particulier de Bacon est marqué par cette perversion : le processus créatif l’enferme dans une quête de l’autre impossible à assouvir, préservée jusqu’à la fin à l’état de potentiel. La prose poétique poignante et fine traduit bien son état d’esprit au moment de peindre, sa tentative d’extirper la moelle de l’être convoité : un acte compulsif de perdition et d’éternité.

© Charles Briand

Larry Tremblay

Larry Tremblay est écrivain, metteur en scène, acteur et spécialiste de kathakali, danse-théâtre classique qu’il a étudiée lors de nombreux voyages en Inde. Il a publié plus d’une trentaine de livres comme auteur dramatique, romancier, poète et essayiste. Ses oeuvres ont été traduites dans près d’une trentaine de langues et ses pièces ont été produites dans de nombreux pays.

Grâce à une succession ininterrompue de nouvelles pièces (Leçon d’anatomie, Ogre, The Dragonfly of Chicoutimi, Le génie de la rue Drolet, Les mains bleues, Téléroman, Cornemuse, Le ventriloque, Panda panda, L’histoire d’un cœur, Abraham Lincoln va au théâtre…), son œuvre est reconnue au Québec et à l’échelle internationale.

 


Catégorie Intérêt général

 

La promesse de Juliette 

La Peuplade

Multipliant les clins d’œil aux plus grands philosophes et aux illustres écrivains universels, La promesse de Juliette de Mustapha Fahmi transmet des enseignements applicables et tangibles au quotidien. En puisant entre autres des leçons des chefs-d’œuvre de Shakespeare, d’Aristote, de Taylor, de Flaubert, d’Heidegger et de Berlioz, chaque petit essai du livre est susceptible de rendre l’humain que nous sommes un peu meilleur à chaque page. Cette œuvre d’une troublante lucidité va perdurer dans le temps, car elle résume ce qu’il importe de retenir pour mener une vie digne d’être vécue. Les chapitres concis et très accessibles se laissent découvrir lentement pour apprécier chaque morceau de sagesse, ce qui invite à la relecture afin d’en savourer toutes les couches de signification. Jamais moralisateur, l’auteur trouve les mots justes pour atteindre sa cible : simplement, il se sert de la littérature, de la philosophie, de l’art et de la musique comme d’un miroir des fondements de notre humanité.

Mustapha Fahmi

Né à Casablanca, Mustapha Fahmi est professeur de littérature anglaise à l’Université du Québec à Chicoutimi, dont il a été le vice-recteur de 2012 à 2017. Spécialiste de Shakespeare de renommée internationale, il a donné des conférences partout dans le monde, y compris au célèbre Shakespeare Institute de l’Université de Birmingham. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages savants ainsi que de trois recueils de poésie. En 2008, son article « Man’s Chief Good », une lecture philosophique du personnage shakespearien, est paru dans le prestigieux Shakespearean International Yearbook, une anthologie annuelle qui regroupe les écrits les plus importants au monde dans le domaine des études shakespeariennes. La qualité de son enseignement lui a en outre valu deux nominations au Prix d’excellence du réseau des Universités du Québec (2008 et 2012), un prix qui reconnait surtout l’originalité dans le domaine de l’enseignement.

 

 

Baldwin, Styron et moi 

Mémoire d’encrier

En abordant le thème délicat du racisme de même que la violence et l’injustice, Mélikah Abdelmoumen plaide pour le dialogue. Grâce à cet essai réunissant littérature, droit civil et humanisme, elle sonde l’identité en débordant des limites conventionnelles. Enfin, une recherche identitaire originale évitant les nombreux clichés habituels. Peut-on s’identifier à la société qui nous façonne et que l’on façonne ou doit-on se limiter à la couleur de notre peau ou à nos origines ethniques ? Les propos nuancés, la personnalisation et la démystification d’un sujet compliqué concourent à mieux cerner les Québécois des temps nouveaux issus de l’immigration. Elle propose, du même coup, une critique du nationalisme actuel. Il faut applaudir le courage de l’autrice portant un message politique assumé et bien articulé sur le recul du Québec causé par le refrain de l’identité québécoise menacée par la laïcité. Elle a su réfléchir ouvertement à l’appropriation culturelle, et ce, en mariant l’essai à l’autobiographie.

© Sandra Lachance

Mélikah Abdelmoumen

Mélikah Abdelmoumen est née à Chicoutimi en 1972. De 2005 à 2017, elle a vécu à Lyon. Elle est titulaire d’un doctorat en littérature de l’Université de Montréal et a publié de nombreux articles et nouvelles ainsi que plusieurs livres, dont Les désastrées (2013) et Douze ans en France (2018). Elle a été éditrice chez Groupe Ville-Marie Littérature jusqu’en 2021. Elle est rédactrice en chef de la revue Lettres québécoises. Baldwin, Styron et moi est son dixième ouvrage; il a fait l’objet d’une présentation sous forme de lecture-spectacle au FIL 2021.

 

 

Nos renoncements

Leméac

Dans Nos renoncements, Julien Gravelle partage son expérience d’intervenant dans un organisme offrant des services aux hommes ayant des comportements agressifs. Il tente de comprendre les raisons pour lesquelles en matière de relation de genre, plus ça change, plus c’est pareil. Devant la recrudescence des féminicides au Québec, quel livre qui tombe à point nommé ! Il y est question de masculinités au pluriel, de toxicité, de violence conjugale, de sexualité, de réhabilitation et de prévention. L’essai y dénonce les valeurs surestimées des hommes : le stoïcisme qui consiste à ne rien montrer, l’autonomie qui empêche de demander de l’aide et l’agressivité qui implique une constante lutte pour le contrôle. L’à-propos et l’originalité du sujet, combinés à l’écriture inclusive, rendent la lecture de cette œuvre engageante très enrichissante et judicieuse. Tous les hommes, mais aussi toutes les femmes, devraient en prendre connaissance pour éviter les stéréotypes et miser sur l’éducation.

© Isabelle Potvin

Julien Gravelle

Julien Gravelle détient une maîtrise en philosophie de l’Université Bourgogne Franche-Comté. Après Les cowboys sont fatigués et Debout sur la carlingue, Nos renoncements est son troisième livre à paraître chez Leméac. Il est aussi l’auteur de Musher et de Nitassinan, publiés en France aux Éditions Wildproject.

 


Catégorie Jeunesse

 

Je ne suis pas une outarde 

Bayard Canada

Teintée de l’imaginaire du nord et de la vie de chalet bien québécoise, cette histoire originale déjoue les attentes liées au genre du roman jeunesse. Cette première œuvre surprend par le talent de conteur de Sébastien Gagnon. La trame narrative structurée en courts chapitres reconstruit les dernières heures de l’héroïne dont la fin tragique se devine dès les premières pages, prémices sombres et révélatrices de la conscience du personnage. À travers l’intrigue, une relation père-fille ajoute au récit une note authentique, touchante et positive qui permet d’appréhender des réalités délicates comme le deuil amoureux, le divorce parental et la mort. La forêt bordée de lacs et de chemins de bois devient le théâtre d’événements aussi inattendus qu’effrayants où la débrouillardise et le courage sont mis à l’honneur. La narration humoristique et poétique transcende le drame, spécialement avec la symbolique de l’outarde.

© Patrick Simard

Sébastien Gagnon

Sébastien Gagnon, né à Roberval, vit maintenant à Dolbeau-Mistassini, après un détour par Chibougamau. Il ne se tient jamais bien loin d’un plan d’eau ou d’une talle d’épinettes. Après un atelier d’écriture à Girardville, il remporte la deuxième place dans la catégorie Adulte du Prix littéraire Damase-Potvin 2019 et le premier prix, texte de 3 pages, de la revue La Bonante de l’UQAC. Au printemps 2021, après une publication dans le Sabord no 117 et pendant que les outardes remontaient vers le nord, il rafle cette fois le premier prix du Damase Potvin. Je ne suis pas une outarde est son premier roman.

 

 

15 femmes qui ont fait l’histoire du Québec  

Auzou Québec

Projet très instructif issu d’une recherche rigoureuse, cet album coloré de type documentaire met à l’avant-plan des pionnières qui se sont distinguées par leurs réalisations et ont ainsi transformé le Québec. Le livre regroupe des personnalités féminines connues comme Alys Roby ou la Poune et méconnues telles que Gisèle Lamoureux ou Maude Abbott, ce qui cultive la curiosité des jeunes pour de grandes dames dans plusieurs domaines comme les arts et spectacles, la botanique, la cuisine, le droit, le journalisme, la médecine, la politique, les sciences et le syndicalisme. La rétrospective a été bien menée, et l’ajout d’un lexique à la fin de chaque rubrique rend le texte accessible. Doté d’une présentation raffinée, d’une structure claire et aérée ainsi que d’une écriture fluide, cet ouvrage deviendra incontournable dans les écoles comme source de référence. Ce volume devrait figurer dans toutes les bibliothèques scolaires pour servir d’outil didactique.

© Édouard-Laurent Tremblay

Catherine Ferland

Catherine Ferland est docteure en histoire et spécialiste d’histoire alimentaire et culturelle. Elle a été éditrice pendant quatre ans à l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française. Originaire du Saguenay-Lac-St-Jean, elle vit à Québec avec son conjoint et ses trois ados.


Catégorie Découverte

*Ce prix est décerné à un auteur.rice dont la toute première publication, en lice dans l’une des cinq autres catégories, révèle un grand potentiel à faire œuvre d’écrivain.e.

Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok

La Mèche

Avant même d’avoir lu une ligne, le titre déroutant donne le ton à cette autofiction désarmante. Mené à fond de train comme une charge affirmant le droit d’exister, ce roman rempli d’épisodes sur l’enfance et l’adolescence de l’autrice relate les abus qui l’ont marquée, la peur de l’abandon, la sexualité compulsive, la recherche maladroite d’amour et la maladie mentale. Le flot verbal de la narratrice interpelle le lecteur sans qu’il puisse reprendre son souffle. Impudique et intime, elle s’exprime avec une absence totale de filtre. Brutalement honnête, elle dit la honte, celle des victimes. Si le contenu de son récit choque, elle ne s’apitoie pas sur elle-même et adopte une attitude de battante. Sa plume incisive oscille entre le grotesque et le sublime. Elle s’insurge face aux violences faites aux femmes et critique la société misogyne. Terriblement dure, mais lumineuse, sa prise de parole essentielle s’inscrit en directe filiation des voix féminines fortes qui osent s’afficher dans toute leur vulnérabilité et leur vérité.

Michelle Lapierre-Dallaire 

Michelle Lapierre-Dallaire est née au Lac-St-Jean en 1993. Enfant, ses sandwiches préférées étaient celles au pain blanc Gadoua, aux tranches de fromage orange Kraft et à la Miracle Whip. Entre St-Félicien et Gatineau, elle est déménagée vingt-deux fois. Elle possède un enthousiasme démesuré pour les choses belles, qu’elles soient simples ou dangereuses. Michelle peint, dessine, rit beaucoup et se trompe souvent. À cinq ans, elle souhaitait être une princesse-ballerine-sirène, puis elle a finalement changé d’idée pour autrice. Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok est son premier roman.

 

 

Pragmatique 

Somme toute

Ce premier essai boucle l’aventure parlementaire de Sylvain Gaudreault en livrant un plaidoyer pour une lutte environnementale musclée et inéluctable. En reprenant les derniers développements en matière d’énergies renouvelables, les politiques canadiennes et québécoises ainsi que les conclusions des groupes de recherche, il propose de profiter de la relance de la post-COVID pour effectuer une transition économique et écologique majeure. Il se questionne sur le potentiel de la crise pandémique et l’utilité d’un Québec indépendant afin d’accomplir un grand virage. La pertinence des sources, la vulgarisation et la pédagogie de sa démarche réflexive, l’aspect mobilisateur de son argumentaire et la concision de l’écriture rendent cette œuvre percutante. Au-delà du legs politique, le discours optimiste qui tient compte des réalités régionales et qui se préoccupe de justice sociale saura convaincre et faire progresser le débat.

Sylvain Gaudreault

Sylvain Gaudreault est né au Saguenay et il y vit toujours. Diplômé en histoire et en droit, il a enseigné au Cégep de Jonquière. Élu député en 2007 dans la circonscription de Jonquière, il a été réélu quatre fois. Il a notamment été ministre des Transports et des Affaires municipales dans le gouvernement Marois entre 2012 et 2014 et chef de l’opposition officielle en 2016. Il a été candidat à la chefferie du Parti Québécois en 2020.

Aussi finalistes dans la catégorie Découverte : 

Je ne suis pas une outarde
 Sébastien Gagnon