Tout comme les tortues

06 février 2021

Critique par Julien Renaud

Merci à Laurie Fortin, une fidèle d’Espace littéraire, pour cette suggestion de lecture, consommée avec bonheur, au moment opportun.

Alors que j’étais à la fois saturé et comblé de ma dose de lectures valsant avec le trash, Tout comme les tortues m’a permis de varier mes univers, de parcourir sans heurt un récit pleinement authentique.

Ce roman, universel comme pas un, raconte l’histoire d’amour-amitié entre Samuel et Ariane. On les découvre après une rupture, dont on connaîtra la cause un peu plus tard, qui a poussé Ariane sur un autre continent; Samuel, dans les bras d’une fille moins bouleversante. Mais l’amour n’atteint-il pas sa pleine puissance lorsqu’il percute, provoque, fait tanguer? Les sentiments les plus forts et les plus sincères, les plus profonds et les plus ancrés, sont les plus durs à survivre, mais les plus beaux à vivre, non?

Quand ces deux êtres dans lesquels on se reconnaît facilement se retrouvent, on s’attend à basculer, mais non: les émotions les plus contradictoires cohabitent dans cette relation inébranlable, peu importe l’issue, le statut. Peu importe le passé, le présent et le futur. Ariane et Samuel, ça existera pour toujours.

En plus de l’amitié et de l’amour, et de tout ce qui s’y mélange si facilement, il y a d’autres thèmes universels qui sont abordés avec lucidité, notamment la famille, l’identité et l’équilibre. Le déséquilibre, aussi.

Le récit est à ce point authentique qu’on vit l’action, accompagne les personnages, les console et les provoque. J’ai eu l’impression d’écouter des amis se confier, sur le divan, les bas enlevés, leur tête sur ma cuisse, la télé sur muet.

Ce livre doit être lu sans quête; il faut se laisser porter. Et quand on se place dans cet état d’esprit, on ne peut qu’apprécier le récit.

Ce n’est ni du génie ni du simplet, mais tous les livres ont-ils besoin de nous faire vivre des sensations fortes au point qu’on utilise le mot «fiction» instinctivement? Ce livre, c’est la réalité. Ce sont des sensations pures. C’est la vérité, dans toutes ses nuances.

Tout comme les tortues peut convenir à tous les publics. C’est une oeuvre charmante pour des adolescentes, mais elle a bien plu au jeune adulte que je suis, et je la conseille à ma maman sans hésiter.

Allez, mettez-vous dans le bon état d’esprit, embarquez dans le bain et laissez-vous porter par cette authenticité.

***

Pour lire la critique de Cynthia Jobin de L’allégorie des truites arc-en-ciel, cliquez ici.

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