Souffler dans la cassette
18 mars 2021
Critique par Julien Renaud
Ce roman jeunesse, à la fois éclair et très poétique, met en scène deux gamins du primaire aux imaginaires parfois complémentaires, parfois communs. Une paire d’inséparables qui ne rêve qu’au congé estival pour se déployer sans contraintes.
On retrouve d’abord les plaisirs sans retenue du temps passé où l’on «jouait» avec nos amis, ce moment déchirant où l’on devait se dire «À demain!», ainsi que le bonheur naïf qui nous allumait et qui nous faisait courir jusqu’à la maison de notre best, trois ou quatre portes plus loin.
Des repères de l’amitié aux cachettes de l’amour, on côtoie les sentiments jamais nuancés de notre enfance, de l’excitation à l’abattement, quand le ciel de la naïveté finit par se fendre sans avertissement, que notre monde perd pied.
En soufflant dans la cassette, l’auteur ressuscite avec brio le jeu de l’enfance, trop souvent devenu insaisissable comme adulte, faute d’un imaginaire encore suffisamment naïf. En effet, grâce au lyrisme de l’oeuvre, qui trouve ironiquement sa source dans son réalisme, on redécouvre avec bonheur notre faculté à dessiner et à façonner un univers à notre goût. Tout devient terrain de jeu et on se surprend à modifier les contours du scénario. Ce livre pour jeunes adolescents devient donc un plaisir coupable pour l’adulte qui se permet de le découvrir, une escale parsemée de petits sourires nostalgiques et d’une grande sympathie pour les gamins que nous avons été.
À noter que j’ai soufflé dans la cassette de mon enfance via l’application Radio-Canada OHDio. Le texte est lu par Daniel Parent, sur une trame sonore qui rappelle les jeux de la NES.
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