Les faits divers n’existent pas

08 décembre 2021

Critique par Julien Renaud

Ce recueil de 21 nouvelles plutôt noires «présente tous ces petits drames du quotidien qui font basculer une existence […] Derrière chacun des faits divers qui remplissent les pages de nos journaux, il y a des gens qui ont perdu un être cher, qui ont vu leur paisible chavirer».

Cette prémisse a capté l’attention du journaliste en moi, mais le recueil n’a pas totalement rempli mes attentes en ce sens, étant donné que plusieurs histoires ne sont pas du genre à atterrir dans les pages d’un journal. Malgré tout, j’ai apprécié chacune des nouvelles, l’écriture rythmée de Martine Latulippe et la dimension psychologique de ses récits. L’autrice maîtrise très bien l’art de la nouvelle, avec des dénouements inattendus, des ambiances puissantes et une flexibilité de style, ce qui lui permet de nous offrir un bouquet de sensations, d’émotions. «L’humain me fascine», écrit-elle… et ça se sent!

Un psychopathe qui joue à l’ange gardien auprès des personnes qui souhaitent sauter en bas d’un pont. Une femme qui commet l’irréparable en raison d’un graffiti menaçant qui lui fait perdre la tête. Une autre victime trop facile, même en étant sur ses gardes et au fait du danger. Une amoureuse solitaire dont la fébrilité pour un rendez-vous qui n’aura pas lieu frôle la folie.

Et ma nouvelle préférée, Marcher seule, empreinte de lyrisme, qui met en scène une femme qui décide d’aller marcher seule, de refuser le réconfort et de vivre pleinement sa tristesse, du moins pour un soir, soir de drame.

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