Le livre de Judith

30 novembre 2020

Critique par Micheline Poulin

Un livre dense où plusieurs histoires s’entrecoupent et où on passe du passé au présent, de la France au Canada, du Québec à l’Alberta. J’ai beaucoup aimé le roman, et les parallèles entre les enjeux présents et ceux se rapportant à la Deuxième Guerre mondiale sont intéressants.

Le point fort: tout ce qui se rapporte au SOE (Special Operations Executive), branche des services secrets britanniques pendant la Deuxième Guerre mondiale, dont fait partie le STS103 (Special Training School 103 ou Camp X) entre Whitby et Oshawa, dès 1943. Je n’avais jamais entendu parler de ces groupes entraînés (hommes et femmes) au rôle d’espions et pour la plupart parachutés dans les pays occupés par des Allemands. Leur objectif: le sabotage, avec une formation en maniement des explosifs, dans le but de fragiliser le réseau routier, les dépôts de munitions ou ceux de matières premières. Leur formation touchait aussi à divers domaines et l’auteure aborde le sujet à travers Cécile, personnage fictif cumulant les vies et les expériences de plusieurs agentes. Un monument est d’ailleurs érigé à Valençay en mémoire des agents capturés, torturés par la Gestapo et envoyés dans des camps de concentration et exécutés.

Les personnages de Cécile et d’Émilienne sont passionnants. Cécile a tout de la militaire, avec son sang-froid peu commun et sa mémoire photographique. Émilienne est une femme amoureuse qui ferait tout pour sauver l’homme de sa vie.

Les passages de Virginie, une écrivaine qui accepte d’écrire une biographie romancée d’Émilienne et d’Andrew, un pasteur qui côtoie sans le savoir une survivante, m’ont moins touchée, bien que pertinents pour établir des parallèles avec le présent.

Un texte bien écrit. Un sujet passionnant. Les notes de l’auteure offrent un complément d’information digne d’intérêt.

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