Le consentement

29 mai 2022

Critique par Patricia Rainville

« Plus tard, avec un peu plus de maturité et de courage, j’opterai pour une stratégie différente : dire toute la vérité, avouer que je me sens comme une poupée sans désir, qui ignore comment fonctionne son propre corps, qui n’a appris qu’une seule chose, être un instrument pour des jeux qui lui sont étrangers. Chaque fois, la révélation se soldera par une rupture. Personne n’aime les jouets cassés. »

Ce jouet cassé, c’est V., personnage central du roman Le consentement, signé par Vanessa Springora. C’est son histoire, son vécu, ses émotions, ses sentiments.

N’y a-t-il pas de mot plus d’actualité que « consentement » ? Cette notion n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui, comme en témoigne ce récit inspiré de l’adolescence de l’auteure. Un récit déstabilisant, poignant et touchant, qui viendra sans aucun doute ébranler certains lecteurs.

C’est l’histoire d’une adolescente de 14 ans qui s’éprend de G., un homme de 37 ans son aîné. Un écrivain primé et salué, bien qu’il ait été connu pour son penchant pour les très jeunes adolescents.

C’est leur « histoire d’amour », qui, avec du recul, n’en était pas du tout une. Ce genre d’histoire qui était, comme en témoignent les écrits de Vanessa Springora, acceptée dans les années 70. Du moins tolérée, alors qu’aujourd’hui, on crierait au scandale. Avec raison.

C’est la reconstruction de cette femme qui affrontera les démons qu’a laissés cette relation abusive sur son estime et sa confiance en elle-même.

Le consentement est ce qu’on appelle un « livre phénomène », traduit dans 22 langues. C’est un livre à lire, qui remet en doute cette fameuse phrase, bien trop souvent utilisée : qui ne dit mot consent.

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