La route des oiseaux de mer

31 octobre 2020

Critique par Sylvie Marcoux

Hélène Leclerc habite à Drummondville, au Québec. Elle s’adonne à l’écriture du haïku depuis une quinzaine d’années. Elle est l’auteure de Lueurs de l’aube (2007), Cette lumière qui flotte (2009), Des étages de ciel (2011) et Entre deux ciels (2017), publiés aux Éditions David, en plus d’avoir collaboré à plusieurs collectifs, dont En attendant les étoiles (2019). La route des oiseaux de mer vient tout juste de paraître au mois de septembre 2020.

Hélène Leclerc possède ce talent de décrire l’ordinaire en poésie avec seulement quelques mots.

En voici quelques exemples:

«au téléphone
le bruit d’un avion
dans le ciel de l’autre»
Extrait de «Lueur de l’aube», Éditions David (2007)

«une pluie d’été
un mot s’agrandit
dans mon calepin»
Extrait de «Cette lumière qui flotte», Éditions David (2009)

«au bout du champ
une silhouette familière
la montagne bleue»
Extrait de «Des étages de ciel», Éditions David (2011)

«visage émacié
un dernier rendez-vous
dans tes yeux si bleus»
Extrait d’«Entre deux ciels», Éditions David (2017)

«peu à peu
un bateau s’efface
matin de brume»
Extrait de «La route des oiseaux de mer», Éditions David (2020)

Hélène Leclerc excelle dans l’écriture de ces courts poèmes de trois lignes qu’on appelle haïkus et qui ont d’abord été développés par les poètes japonais. Elle parvient avec justesse à éveiller en nous un sentiment, une image, en saisissant le moment présent. Jamais une syllabe ni un mot de trop. On sent une très grande sensibilité et de la passion derrière ses textes, qui nous font prendre conscience de la beauté du monde que l’on côtoie quotidiennement, mais que nous ne prenons pas, ou plus, le temps de voir.

Chacun de ses recueils est attendu avec impatience par les lecteurs, qui, heureusement, entre deux publications, peuvent relire les poèmes et ressentir d’autres émotions.

La route des oiseaux de mer et les autres livres d’Hélène Leclerc devraient vivre sur une table de salon, et non sagement rangés sur le rayon d’une bibliothèque, afin qu’ils soient accessibles aux lecteurs curieux, fatigués ou stressés. Car rien de mieux qu’un haïku pour nous nous aider à prendre le temps… de prendre le temps.

Du baume pour l’âme à découvrir lentement, un à la fois.

Laissez un commentaire sur cette critique

Autres critiques littéraires
Territoire de trappe

Sébastien Gagnon et Michel Lemieux

Obsolète

Alexandra Gilbert

À la maison

Myriam Vinvent