Ce vide au-dessus de nos têtes
30 avril 2022
Critique par Julien Renaud
«Un thriller religieusement mafieux, multiculture et coloré.» Camille Bouchard résume aussi bien ses oeuvres qu’il les écrit.
Ce vide au-dessus de nos têtes met en scène Elijah, 15 ans, dont le père vient de perdre la vie dans un attentat. La communauté musulmane est aussitôt pointée du doigt, sans pour autant que des auteurs soient identifiés par les autorités. Par procuration, Elijah rejette son meilleur ami, Rahim, et décide que la vengeance l’emportera sur la justice.
«Les siens ont tué mon père. Je me vengerai. Je trouverai les coupables. Je les ferai mourir à mon tour. »
Son père, journaliste, avait entamé la publication d’une série d’articles sur les groupes criminels, que son patron souhaite récupérer et diffuser. Elijah s’y plonge et décide d’entrer en contact avec un tueur de la mafia mexicaine libéré en raison des vices aux procédures mis en lumière par son père. S’il contrôlait la rue de l’intérieur du pénitencier, il saura peut-être remonter aux coupables…
Rapidement, la succession des événements dépasse le jeune homme et son entourage, dont sa mère endeuillée.
«Tu es le seul homme de ma vie, maintenant, Elijah. N’entreprends pas de folie qui me ferait te perdre, toi aussi.»
Tentatives d’assassinat, meurtres, enlèvements, filatures et cambriolages se succèdent. Les Mexicains, les Noirs, les Aryens et les Musulmans: tous y sont mêlés directement ou par erreur. Chaque groupe a intérêt à mettre la main sur la série d’articles non publiés.
Ça dégénère… et vite! Sans temps mort pour le lecteur.
Inévitablement, Elijah se trouve au coeur de tout ça, «enchaîné à la mafia», assistant à des horreurs qu’il ne cautionne plus.
«On ne s’assouvit pas du ressentiment par le châtiment.»
Conquis à la lecture de Nouvelles-Orléans* par l’efficacité de cet auteur originaire de Forestville, je m’étais déclaré surpris qu’il ne soit pas l’un des romanciers les plus connus et lus du Québec. Cette deuxième rencontre renforce ce sentiment et en oblige d’autres.
Camille Bouchard, l’efficace!
***
* Pour lire la critique de Nouvelle-Orléans, cliquez ici.
Laissez un commentaire sur cette critique
